Ça ne date pas d’hier !

Nos lointains ancêtres célébraient, entre autres, le Solstice d’hiver en chantant et dansant autour de cercles de pierres. Quelques siècles après la naissance du Christ, les célébrations religieuses correspondent aux anciennes fêtes païennes, et les cantiques sont souvent réécrits sur des chants profanes.

Au Moyen-âge, Carole désigne une danse festive populaire s’accompagnant de chants ; la danse s’est perdue en traversant la Manche, on chante les carols en gardant l’élan du coeur, mais sans faire la ronde !

Vers le VIIIe siècle, de nombreux chants religieux de Noël ont été composés, sans rencontrer grand succès : écrits en latin ils étaient peu compréhensibles du plus grand nombre. L’intérêt sera ravivé dès les XIIIe et XIVe siècles grâce aux « Mystères de la Nativité », joués sur les parvis ou dans les églises mettant en scène les chapitres du Nouveau Testament relatifs à la naissance de Jésus.

Les plus anciens !

Le tout premier…… l’Hymne des anges, ce chant de Noël daterait du deuxième siècle après Jésus-Christ.

Le plus vieux que l’on continue de chanter… Entre le boeuf et l’âne gris, cantique français du début du XVIe siècle.

Depuis cette époque, le succès des Christmas carols n’a cessé de croître, grossissant toujours un peu plus le répertoire de ces chants de Noël qui accompagnent la période des fêtes de fin d’année, dans les rues commerçantes comme aux veillées de Noël.

Les plus connus datant de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle.

Il est né le divin enfant dont la mélodie est basée sur un air de chasse du XVIIe siècle et le texte – dont on ignore l’auteur – figure pour la première fois en 1874 dans un recueil d’airs lorrains composé par un organiste nommé Jean-Romain Grosjean.

Douce Nuit, Sainte Nuit
Silent Night ou encore Stille Nacht a été chanté pour la première fois la veille de Noël 1818 dans l’Église Saint-Nicolas d’Oberndorf près de Salzbourg. Un jeune prêtre autrichien, Joseph Mohn, en a écrit les paroles. Elles ont été mises en musique par l’un de ses amis Franz Xaver Gruber.

Pendant longtemps, ce chant populaire a été attribué à de grands compositeurs tels que Joseph Haydn ou encore Mozart, jusqu’à ce qu’on remonte le fil de son histoire et que l’on retrouve le manuscrit original.
Aujourd’hui, Douce Nuit est traduit dans plus de 300 langues et dialectes.
Ce chant de Noël traditionnel a été classé au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Jingle Bells   Le chant de Noël par excellence.

Jingle Bells ou encore Vive le vent dans sa version française, est un chant traditionnel américain  composé en 1857 par James Lord Pierpont pour accompagner les fêtes de Thanksgiving .

À l’origine, il donna un autre nom au chant : One Horse Open Sleigh, dû au fait que la mélodie imite le trot d’un cheval et que les paroles sont inspirées par les courses de traineaux auxquelles James Pierpont, avait assisté quelques années plus tôt. L’histoire de cette chanson raconte la balade en traineau d’un jeune couple dans la neige.

Elle a été la première chanson à avoir été enregistré dans l’espace lors de la mission Gemini 6 en 1965. Elle a été jouée à l’harmonica par les 2 astronautes Tom Stafford et Wally Schirra.

Mon beau sapin, O Tannenbaum
Cet « arbre de Noël »  vient d’Allemagne. La première version date au 16ème siècle, lorsque Melchior Franck a écrit une chanson folklorique sur la tradition d’apporter un petit sapin pour décorer sa maison et accompagner la crèche . Cette tradition de décoration et son chant de célébration sont passés d’Allemagne aux États-Unis avec les émigrants.

Des révisions des paroles ont été faites en 1819 par Joachim August Zarnack et en 1824 par l’organiste de Leipzig Ernst Anschütz. Alors que la coupe des arbres de Noël se répandait dans les années 1800, « O Tannenbaum » gagnait en popularité.

Minuit, Chrétiens,  Minuit chrétien ou O Holly night
Ce chant dispute aux Etats-unis la vedette à Douce nuit / Stille nacht.

Un chant de Noël français composé dans les années 1840 pour célébrer la réfection de vitraux de la collégiale, mais dont les paroles originales pourraient résonner comme une « Marseillaise religieuse » d’après Adam, auteur de la musique.

Adapté en anglais en 1856, le texte anglais beaucoup plus suave s’éloigne de la polémique politique.

Et La Pastorale ?  

Noël sans Pastorale pour des Provençaux, ou des Alsaciens , impensable !   

Avant d’être de Noël, la pastorale est une oeuvre littéraire, musicale ou picturale dont les personnages sont des bergers. Marc-Antoine Charpentier, offrit pour Noël une «pastorale» à Mme de Guise, sa protectrice. L’œuvre originale, composée en français et non en latin, propulse au premier plan les bergers, habituellement relégués à des rôles modestes dans les opéras et théâtres.

Et dans la belle histoire de la crèche, les bergers sont bien présents, avertis et guidés par les anges et l’Etoile…du berger pour se rendre à Bethléem.

À la croisée des genres profane et sacré, incluant des berceuses à l’Enfant d’origine italienne, les Pastorales de Noël réjouissent les c(h)œurs. 

La Pastorale provençale, le Christmas carols ou les cantiones natalitiæ en sont d’autres formes régionales ou nationales.

 

Dans les centres commerciaux, dans les rues, dans les chapelles et les églises, difficile de ne pas entendre l’un ou l’autre de ces chants. La signification est celle qu’on peut ou veut leur donner. Chantons Noël pour toutes sortes de raisons !

Joyeux Noël !