Du métal avant l’heure, lorsque la Ciotat bruissait de l’activité de son chantier naval et vivait au rythme du martèlement des tôles dont naîtraient des navires ! Et l’envie d’un passionné de chant choral, Robert Beloque, de faire naître au sein des chantiers une musique alternative à celle, lancinante, de l’acier. Il fonde la chorale FA LA LA et la dirigera cinq ans avec brio, au sein des Chantiers Navals de La Ciotat. L’aventure commence.
En 1980, Liliane Burdet reprend le flambeau. Professeur d’éducation musicale au collège Virebelle de La Ciotat et diplômée en direction de chœurs, elle est la fée inspirée qui veillera sur FA LA LA, forte alors de 120 choristes, et les entraînera dans de belles découvertes musicales, a capella ou avec orchestre. Parmi les hauts faits du chœur, la cathédrale Saint Sauveur d’Aix-en Provence prêtera son cadre à l’interprétation du Requiem de Mozart en 1986.
En 1988, les chantiers navals ne sont plus. La chorale reçoit le soutien de la ville et comme nom de baptême celui de Citharista, tiré de Kitharistès, joueur de cithare en grec ancien. Le prélude du nom de Ceyreste dont la Ciotat était le site maritime, avant la scission de la cité en deux communautés au XVe siècle. Marraine toujours bienveillante qui a soufflé au-dessus du nouveau berceau, Liliane Burdet en assure la direction. La chorale interprète alors des œuvres sacrées et profanes, le Magnificat de Bach, le Te Deum de Haendel, des Messes de Mozart, la Messe de Gloire de Puccini … en Provence, en Autriche, en Hongrie mais aussi dans des contrées plus lointaines. Rien n’interdit à une fée sûre de ses pouvoirs d’entraîner chœurs et orchestre jusqu’au Québec et en Louisiane
Dotés de baguettes magiques, des chefs d’orchestre renommés -François-Xavier Bilger, Joseph Lamarca, Philippe Bender, Jean-Claude Latil- lui prêteront main forte. C’est ainsi que le célèbre Carmina Burana de Carl Orff sera accueilli au Zénith Oméga de Toulon.
En 2009, après avoir dirigé Il était une fois La Vie Parisienne d’après Offenbach, Liliane Burdet transmet ses pouvoirs de chef de chœur à une jeune choriste diplômée de chant lyrique, Karine Verdu. Magicienne des temps modernes, à l’énergie communicative, elle insuffle un vent nouveau, grave et joyeux, à ses protégés-chanteurs et mélange habilement à un répertoire essentiellement classique des doses bien pesées d’opérette, de musique de films et de comédie musicale.
En 2010, Nelly Tasmadjian, professeur de piano, rejoint la chorale dont elle accompagne avec patience et talent répétitions et concerts, fée des touches de son clavier.
En 2022, une rétrospective des chants emblématiques des dix dernières années marque le réveil du chœur que la parenthèse covid avait mis en sommeil. Un demi-sommeil en réalité, qu’un baiser pourrait interrompre. Ce sera celui de Mozart. Les choristes avaient poursuivi leur travail entre deux confinements : Citharista s’associe à deux autres chœurs de la région – Carryssimo et l’Ensemble Vocal Philharmonia- et donne cinq représentations du Requiem avec l’orchestre Sinfonietta, sous la houlette de Jean-Claude Latil.
Depuis sa création, Citharista prête sa voix aux cérémonies du 11 novembre et du 18 juin ainsi qu’à diverses manifestations culturelles, AMEI, Passions ARTS, La Ciotat Culture. Elle donne des concerts caritatifs au bénéfice de Rétinostop, du Téléthon, du Lions Club, et en EHPAD. Elle s’est affirmée comme un acteur engagé dans la vie civique, sociale et culturelle de sa ville et de sa région.
Et demain? Il est probable que dans le chaudron où mijote son répertoire, Citharista ajoutera une bonne mesure de jazz. Il est bien connu que les magiciennes adorent tester de nouveaux mélanges !